D’abord et avant tout, il faut savoir que locus de contrôle est un élément normal de la personnalité, mais comme mentionné plus tôt, sa manifestation peut varier d’une personne à l’autre. Ainsi, on peut caractériser le locus de contrôle selon deux tendances : interne ou externe.

D’une part, un locus de contrôle interne est la tendance à attribuer à soi la responsabilité d’un évènement2. Ainsi, pour un succès, un échec ou tout autre évènement, on sera porté à l’expliquer par des traits personnels, comme des qualités, des défauts ou des actions qu’on a faites. Parfois, une personne peut même s’attribuer le tort d’une situation alors qu’elle n’a aucun contrôle sur celle-ci.

D’autre part, un locus de contrôle externe est simplement l’opposé. En effet, celui-ci est la propension à imputer la responsabilité d’un évènement à des sources extérieures2. Ça peut être la faute aux autres, à la chance, au destin ou au karma.

Nous l’avons dit plutôt, le locus de contrôle est possédé par toutes et tous, c’est normal, mais autant qu’il soit équilibré. En d’autres mots, il est préférable d’avoir un locus de contrôle qui ne se situe pas dans un des extrêmes dans toutes les situations, au risque de ressentir beaucoup de culpabilité ou de constamment rejeter la responsabilité.

Mais qu’est-ce qui détermine si on possède un locus de contrôle plus interne ou externe? Évidemment, il n’y a pas de réponse simple et toute faite. Toutefois, la recherche indique qu’il existe des différences entre les diverses parties du monde2. Celles-ci sont observées à travers les pays en raison des différences culturelles. Le constat est le même entre régions, suite à des études faites aux États-Unis dans plusieurs états. Dans les deux cas, il est fascinant de constater que les moyens préventifs mis en place pour faire face à des catastrophes naturelles ou à une pandémie vont varier en fonction du type de locus de contrôle prévalent pour ce lieu2. Aussi, le locus de contrôle s’exprime différemment entre les hommes et les femmes dans certaines situations, soit dans la perception de contrôle dans les relations interpersonnelles et dans la perception de contrôle des évènements incontrôlables3.

Des exemples concrets de comment peuvent se manifester les différents types de locus de contrôle sont présentés dans la section suivante.

Bien que le locus de contrôle soit un construit psychologique abstrait, des conséquences bien concrètes peuvent être observées selon le style de locus qu’on adopte, notamment sur le comportement.

Commençons par un exemple avec un locus de contrôle interne avec le personnage fictif de Claire. Claire est étudiante et elle a une tendance à se sentir responsable des choses qui lui arrivent, positives ou négatives. Ainsi, quand elle réussit bien à ses examens, elle se félicite d’être très intelligente et compétente. Par contre, Claire n’a pas considéré le fait que bien qu’elle soit bien intelligente, elle a aussi mis beaucoup d’efforts à se préparer pour ses examens et que cela a probablement autant contribué à sa réussite. Au contraire, quand ses examens se passent mal, elle juge qu’elle n’a pas assez étudié, qu’elle a beaucoup trop procrastiné et qu’elle n’est bonne à rien. Cette fois-ci, Claire s’est attribué tout le tort de sa mauvaise performance à ses examens, mais elle a ignoré le fait qu’elle a vécu des difficultés à son travail que ce stress l’a particulièrement affectée toute la semaine.

Maintenant, imaginons l’exemple fictif de Jérôme pour le locus de contrôle externe. Jérôme est un grand sportif qui aime participer à des compétitions amateurs. Ce weekend, il prend part à un tournoi d’ultimate frisbee. Après leur premier match victorieux, Jérôme attribue leur victoire à l’absence de vent et au fait que l’autre équipe n’était pas vraiment de calibre. Au second match, l’équipe de Jérôme subit toute une défaite. Selon lui, c’est la faute à la mauvaise météo et au piètre état du terrain. Dans les deux situations, Jérôme attribue l’issue des parties à des causes extérieures à lui-même.

Bien sûr, ces cas fictifs sont poussés à l’exagération, mais j’espère qu’ils vous permettent de mieux visualiser l’effet d’un type de locus de contrôle ou d’un autre. Et comme tout n’est pas tout noir ou tout blanc dans la vie, il est fort possible que son locus de contrôle varie entre ces deux extrêmes selon la situation dans laquelle on se retrouve. Bien qu’une tendance vers le locus de contrôle interne ou externe s’observe chez chacun d’entre nous, il s’agit avant tout d’un continuum où l’on essaie de trouver un équilibre.

Finalement, cet article vous aura peut-être permis de prendre conscience de votre style de locus de contrôle et d’y prêter davantage attention à l’avenir. Au prochain évènement qui vous arrivera, bon ou mauvais, rappelez-vous d’une chose : tout n’est pas de votre faute… mais ce n’est probablement pas totalement la faute aux autres non plus!

1 https://dictionary.apa.org/locus-of-control 

2Lake, J. (2020, 6 mai). Resilience and Locus of Control in the Time of Pandemic. Psychiatric Times. Repéré à https://www.psychiatrictimes.com/view/resilience-and-locus-control-time-pandemic

3Adrian C. Sherman , Graham E. Higgs & Robert L. Williams (1997) Gender differences in the locus of control construct, Psychology and Health, 12:2, 239-248, DOI: 10.1080/08870449708407402