Avez-vous entendu parler du journaling? Aussi appelé « écriture thérapeutique », le journaling consiste à écrire sur ses pensées et ses émotions de manière automatique. Pas besoin de penser aux règles de grammaire ou la qualité de votre écriture, l’important est d’écrire, tout simplement! Le but est de mieux se comprendre, prendre une distance et favoriser sa santé mentale1. Le journaling est largement utilisé dans l’univers de la santé mentale, car il a des effets bénéfiques multiples. Dans cet article, découvrez-en plus sur cette pratique de plus en plus populaire.
Une pratique bénéfique
Plusieurs études se sont penchées sur les effets bénéfiques du journaling et les résultats sont particulièrement étonnants. En effet, le journaling permet d’accélérer la guérison, augmenter la productivité, réduire le stress, améliorer la créativité, etc. Ses effets touchent donc à la fois la santé physique et psychologique de manière positive2. Les divers bénéfices du journaling ont été rapportés chez plusieurs groupes de la population : les enfants, les adolescent.e.s, les femmes, les hommes, les personnes ayant diverses problématiques de santé ou non… Bref, tout le monde peut gagner à écrire un peu chaque jour. Ces résultats donnent le goût de s’y mettre!
La pratique du journaling peut aussi être utile pour faire le suivi de divers symptômes. Par exemple, si vous souffrez d’anxiété, vous pouvez noter chaque jour le niveau d’anxiété vécu durant la journée et ses causes. La compilation de ces informations peut vous aider à mieux contrôler ces éléments déclencheurs et vos symptômes1. D’ailleurs, la recherche appuie que l’écriture pour faire ce suivi a des effets bénéfiques concrets. Une étude de 2012 montre que chez les femmes, celle-ci réduit les symptômes physiques, les problèmes de santé et l’anxiété3.
Écrire un journal personnel, c’est également un moyen de mettre des mots sur des angoisses, des souvenirs ou des émotions difficiles ou taboues. Il y a des choses difficiles à dire ou même à penser, alors l’écriture devient une alternative intéressante pour traiter de certains sujets avec lesquels on est moins à l’aise. C’est un moyen de se reconstruire, guérir et relier les parties de soi qui se sont peut-être fragmentées après des évènements de vie douloureux4. Par exemple, dans une situation de deuil, le journaling encourage le traitement des émotions et réduit les symptômes associés au deuil5.
Une pratique sur-mesure
L’un des avantages du journaling est qu’on peut entièrement personnaliser son expérience. C’est vous qui choisissez le sujet que vous souhaitez écrire. Les thèmes sont infinis, donc vous pouvez en choisir un qui vous inspire particulièrement, ou encore faire une petite recherche sur le web pour des suggestions. Nous vous faisons quelques suggestions également à la fin de cet article. En librairie, il existe aussi des livres sur le sujet qui proposent des thèmes d’écriture, même parfois des espaces prévus pour écrire directement dans le livre.
De plus, vous pouvez aussi choisir le moment et le temps que vous y mettez. Ça peut être la première chose que vous faites en vous levant le matin, tout comme la dernière à la fin de la journée! Quelques minutes peuvent être suffisantes, comme vous pouvez vous y investir plus longuement. Dr. James Pennebaker, un psychologue américain largement reconnu pour ses recherches sur le journaling, suggère 15 minutes par jour, pendant trois à quatre jours consécutifs pour débuter. Il recommande aussi de choisir un moment calme de la journée pour s’y mettre2.
Le format est aussi à votre goût : sur papier-crayon, sur l’ordinateur, sur votre cellulaire… tout est permis! Il s’agit de trouver le support que vous préférez et qui est le plus pratique pour vous. L’objectif est de vous encourager à écrire et le moyen que vous utiliserez ne doit pas vous rebuter.
Finalement, vous pouvez choisir d’écrire en solitaire et de garder vos écrits personnels et intimes. C’est aussi possible d’écrire à plusieurs et de partager vos compositions. Il existe des groupes d’écriture thérapeutique auxquels vous pouvez participer, ou encore créer le vôtre avec des proches s’intéressant au journaling!
Pour plus d’informations, visitez cette page du Dr. Pennebaker qui décrit les bases pour démarrer un journal, selon les résultats de ses recherches (en anglais seulement) : https://liberalarts.utexas.edu/psychology/faculty/pennebak#writing-health. Rappelez-vous que le journaling ne remplace pas l’aide d’un.e professionnel.le ou d’un.e intervenant.e.
Quelques suggestions de sujets sur lequel écrire
- Une inquiétude/un stress
- Un rêve
- Une chose que j’évite depuis un certain temps
- Une chose pour laquelle j’ai de la gratitude
- Un évènement que j’ai vécu
- Le meilleur moment de ma journée
- Qu’est-ce que j’ai appris aujourd’hui?
- Les choses qui me motivent en ce moment
- Une lettre (fictive que l’on n’envoie pas)
- Un passe-temps qui améliore mon humeur
- Une liste de choses que j’aimerais faire (bucket list)
- Comment je me suis senti.e aujourd’hui?
- Une chose qui affecte ma santé (physique et/ou mentale)
- Etc.
Références
1Journaling for Mental Health. (2021). Dans University of Rochester Medical Center (dir.), Health Encyclopedia. University of Rochester Medical Center. https://www.urmc.rochester.edu/encyclopedia/content.aspx?ContentID=4552&ContentTypeID=1
2Kochenderfer, R. (2019, 8 décembre). Expressive Writing: A Tool for Transformation, with Dr. James Pennebaker, Ph.D. Journaling.com. https://www.journaling.com/articles/expressive-writing-a-tool-for-transformation-with-dr-james-pennebaker-ph-d/
3LaClaire, A. (2008). The influence of journaling on the reduction of physical symptoms, health problems, and anxiety in women. ProQuest Dissertations Publishing. UMI Number: 3324362.
4Chidiac, N. (2013). Écrire le silence : ateliers d’écriture thérapeutique. Cliniques, 1(1), 106-123. https://doi.org/10.3917/clini.005.0106
5Kalantari, M., Yule, W., Dyregrov, A., Neshatdoost, S. J., & Ahmadi, S. J. (2012). Efficacy of writing for recovery on traumatic grief symptoms of Afghani refugee bereaved adolescents: A randomized control trial. Journal of Death and Dying, 65,139-150. doi:10.2190/OM.65.2.d